فيفري 2021

صناعة الديون ... قبل الكوفيد و بعده ، الأزمات و الحلول ؟

بشير عبد السلام

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هذه بعض من مقابلة شهيرة بين السيدان جاك أتالي مستشار الرئيس الفرنسي السابق  ميتران و السياسي جون لوك ميلنشون حول الأزمات المالية  و الديون الكبرى للدول الأوروبية و كيفية الخروج من الأزمات سنة 2013 .

كل الديون العظيمة لا تسترجع ؟

و لا تسترجع إلا بواحدة من ثلاث طرق :

بالنمو و الرفاهية الاقتصادية ،

بالتضخم ،

أو  بالحرب ؟

انه درس في الاقتصاد السياسي يبدو أن أوروبا تستعمله اليوم ( ثمانية سنوات بعد هذه المقابلة الشهيرة ) من اجل الخروج من أزمة اقتصادية خانقة جراء أزمة الكوفيد ، و كيفية استعمال البنك المركزي الأوروبي لتمويل الاقتصاد بمبالغ مالية ضخمة ( طباعة العملة ) و تحويل الديون إلى استثمار  .

 

JAQUES ATTALI LA DETTE ET LA GUERRE

Débat entre Jacques Attali et Jean-Luc Mélenchon sur la dette de la France et, par extension, la dette américaine

 Pour un pays détenteur de monnaie internationale comme les États-Unis, l’Europe, le Royaume-Uni et le Japon, leurs dettes extérieures libellées en leurs monnaies ne les exemptent pas de rembourser. Sinon le système monétaire international bâti sur leurs monnaies perdrait de sens.

Le Jeudi 25 Avril 2013 à 20h45, sur France 2. ...

 Dans une émission-débat (4) « Des paroles et des Actes entre Jean-Luc Mélenchon et Jacques Attali », les deux participants débattaient de la dette de la France.

Attali : « Si nous menaçons de cesser de payer notre dette, d’abord il faut se souvenir que à peu près la moitié de la dette de l’Etat français est détenue par des Français, donc on devra menacer aussi les épargnants français. (…) La moitié de la dette appartient à des Français, l’autre moitié appartient à des Européens et à des non-Européens. Voilà (…) Si nous décidions de cela. Pour qu’une menace de ne pas payer, il faut qu’elle soit crédible. (…) Si la France menace de ne pas payer, il faut que la France soit crédible. (…) parce que ce n’est pas crédible, Mr Mélenchon. Une menace qui ne peut pas être exécutée n’est pas crédible. Pourquoi elle ne peut pas être exécutée ? Parce que qu’elle est la première victime ? Parce que si on le fait, la première victime immédiatement c’est la France. Bien avant les autres. Bien avant les autres. (2 fois répétées) Mélenchon : « Pourquoi ? » Attali : « Parce que les taux d’intérêt augmenteront et on sera mort. »

 Mélenchon : « Cette dette (de la France) ne sera jamais remboursée, Mr Attali. Osez dire le contraire devant les spectateurs. (…) A aucun moment jamais dans l’histoire, des dettes de cette ampleur n’ont été payées. De la même manière que jamais les États-Unis d’Amérique ne solderont la masse de dollars qu’ils ont mis en circulation et qui ne correspondent à aucune valeur matérielle. Par conséquent, le monde entier est menacé par ce fait là. » Attali : « Absolument » Mélenchon : « A l’intérieur duquel se penche la politique des Français et la politique de l’Europe. Cette dette ne sera jamais payée, Mr ! Plus on essaie de payer cette date et moins on y arrivera. (…) Attali : « Ce qui veut dire que vous allez ruiner ceux qui ont prêté à l’Etat, y compris la moitié des Français. » Mélenchon : « De quelle manière peut-on solder une dette de cette importance ? Attali : « Par la croissance, par la guerre, par l’inflation. Voilà les trois façons. » Mélenchon : « Et vous oubliez un cas, c’est curieux vous ne l’avez pas prévu. Remboursez en faisant une politique d’austérité. C’est ce qu’il faut ». (…) Mélenchon : « Si la crise dure, c’est parce que nous refusons d’admettre cette évidence. Et vous Jacques Attali, vous le savez comme moi. Il y a donc quatre manières d’en sortir. Une qui est la mauvaise, c’est celle qu’on applique (l’austérité). Qu’est-ce qui reste ? La guerre ni vous ni moi ne la souhaitons. Qu’est-ce qui nous reste ? » Attali : « L’inflation ». Mélenchon : « C’est l’inflation qui m’intéresse. » Attali : « Alors, voyons, l’inflation, très bien, c’est une solution. » Mélenchon : « Vous préférez l’inflation ou la mort ? Je préfère l’inflation. » Attali : « Parfait » Mélenchon : « Chiffrez cette inflation. Menez le total des dettes européennes, monétisez par la Banque centrale européenne, combien d’inflation ? Quatre à cinq points. Et bien vive les quatre à cinq points et rendez-nous notre boulot, permettez-nous de vivre. Arrêtez nous de faire payer une dette que personne ne remboursera jamais. » David Pujadas : « Possible ou impossible, Jacques Attali » Attali : « J’ai beaucoup écrit sur cette question… » Mélenchon : « J’ai raison ou j’ai tort ? » Attali : « Vous avez raison à l’échelle européenne pas à l’échelle nationale… si vous faîtes ça en France (monétisation de la dette), vous condamnez la France à sortir de l’euro, ça ne marchera pas… Moi aussi, je suis favorable à un peu plus d’inflation mais faut avoir conscience de ce que ça signifie…. L’inflation, c’est un impôt sur les pauvres, sur les retraites des pauvres. Je dis que ça serait pire. C’est pour ça que l’inflation est bonne pour les jeunes et mauvaise pour les personnes de 40 ans parce qu’eux ont une épargne. Dès que vous avez une épargne, l’inflation est mauvaise. C’est pour ça qu’aujourd’hui dans la société occidentale en général, qui est une société qui a vieilli, le pouvoir a été pris par les seignors de plus de 40 ans. Et c’est pour ça que l’inflation est impossible aujourd’hui. » Mélenchon : « allemand » Attali : « pas seulement allemand, mondialement, et au Japon en particulier. » Pujadas : « Jacques Attali, impossible mais souhaitable d’après vous cette politique de l’inflation ? » Attali : « A l’échelle européenne, c’est une politique tout à fait possible » Attali : « L’inflation est jouable qu’à l’échelle européenne. » Mélenchon : « Nous somme d’accord. Alors comment on peut s’y prendre ? » (…) Pujadas (au terme du débat) : « Jacques Attali, est-ce qu’on peut connaître votre méthode à vous si vous en avez une pour tenter d’y arriver. Puisque vous avez des objectifs communs. » Attali : « Je pense qu’il faut discuter très sévèrement avec les Allemands et proposer aux Allemands un plan très cohérent qui soit, un : se doter au niveau de l’Euro zone d’un pouvoir fédéral ayant les moyens d’emprunter et on peut emprunter 1500 milliards pour investir demain matin. Cà on peut le proposer. Je pense que ça n’a pas de sens si on ne fait pas en même temps une avancée politique et pour ça, je propose de séparer le parlement en deux, un parlement à 27, il est à Bruxelles, il doit y avoir un parlement à 17. » Mélenchon : « Cà ne m’a pas l’air plus rapide que ma méthode votre affaire. On peut emprunter 14 000 milliards d’euros parce que c’est le PIB annuel de l’Europe  » Attali : « Mais ça c’est ce qu’on emprunte déjà par les nations, on ne peut pas le compter deux fois. » Mélenchon : « Les États-Unis d’Amérique, combien de fois ont-ils gagé leurs PIB, Mr Attali ? » Attali : « Exactement une fois puisque la dette publique américaine est 100%, (Attali corrige) 110%, donc une seule fois. » Mélenchon : « C’est bien ce que je vous dis. » Attali : « Oui, mais nous, on l’a déjà fait au niveau des États. » Mélenchon : « Mais non, vous n’y êtes pas. L’organisme qui s’appelle l’Union européenne doit zéro euro. Donc vous transportez l’emprunt par l’Union européenne. Pour l’argent, il me suffit d’aller prendre n’importe laquelle des banques françaises et lui faire un emprunt forcé parce qu’elle emprunte un emprunt à zéro pour cent à la Banque centrale européenne. (…) Parce que sinon on pourrait emprunter autant que l’on voulait, et à 1%, et il ne l’a pas fait. » Pujadas : « Un dernier mot, Jacques Attali. » Attali : « je voudrais seulement préciser que pour moi tout ce qui a été dit est inapplicable si ce n’est pas au moins à l’échelle européenne. Mais j’espère qu’on le fera à l’échelle européenne, mais à l’échelle nationale, ça nous conduira à la Corée du Nord. »

رابط المقابلة

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